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Chapitre 6

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   Après avoir épluché le menu A4 aux photos plastifiées, qui gigotent suite aux courants d’air qu’octroient les pales du ventilateur en plafonnier, on opte pour un méga mezzé dont la garniture nous apparaît alléchante.

  Bien qu’étant un assortiment d’entrées, la quantité excessive qui nous est servie rend obsolète un quelconque plat de résistance. Le choix d’un pichet de rouge, plutôt qu’une bouteille étiquetée, ne nous gêne pas, vu que le patron nous certifie qu’il est local. Au cours de ce repas gargantuesque, Gabriel me conte en regard de mon ignorance, les composantes du mezzé.

   Étalés sur un plateau « d’argent », il me certifie que la plupart des ingrédients classiques que l’on retrouve dans les restos grecs du monde entier s’y tiennent chacun dans leur emplacement réservé. Me sont donc présentés : la salade échevelée composée de tomates dodues, concombres verdoyants, oignons en dentelles, poivron rouge timide, olives noires et feta blanche, le tout assaisonné d’huile d’olive gouleyante, vinaigre aviné et origan herbacé ; la taramosalata brunâtre garantie sans cochenilles et le tzatziki au goût fort et à l’odeur prononcée ; les dolmades enroulés comme il se doit ; la skordalia mise en purée ; les tiropitas et spanokopitas frits à point, ainsi que le saganaki bien fromagé ; les gigantes de belles rondeurs, et enfin les saucisses loukaniko.

   Épris d’une faim de loup – l’air marin sans doute – on dévore les plats jusqu’au dernier, abandonnant la charcuterie à la horde de chats rodant entre les tables.

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