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Chapitre 8

 

 

    Équipés de nos masques imbibés d’eau de mer, tubas testés et palmes chaussées, jambes en dehors, les yeux rivés sur les flots, on reste un moment assis sur le bord du canot. Il s’élance le premier et trois secondes plus tard, je le suis. Question différence de températures, aucun problème, mon premier plongeon a réglé la question. Le temps de trouver mes marques tête immergée, de doser ma respiration, et d’agiter mes palmes au bon rythme, me voilà comme un poisson dans l’eau. D’ailleurs, en voici en banc qui viennent me saluer. Un monde nouveau s’ouvre devant moi. Entre les amas de roches imbriqués et enfoncés dans le fond de sable, peuplent une faune et une flore comme je n’en ai jamais vu de mes yeux vus. Toutes les couleurs des anneaux olympiques s’y trouvent, sans parler des nuances dont la palette sous-marine se couvre à l’infini. Nageant en surface, j’estime le fond, du moins là où je me trouve, à deux, voire trois mètres tout au plus. Cela me permet de découvrir en vrai, des éponges vivantes et bleuâtres, bien accrochées à la roche. Je suppose que les jaunes se trouvent plus bas. Justement, du jaune en voilà. À quelques mètres de moi, une sorte de méduse remonte des profondeurs. Entourée d’une corolle piquée de points noirs et de filaments d’une finesse extrême, elle semble danser en remuant son voile avec grâce. N’osant m’aventurer dans ses parages, non par peur, mais par souci de ne pas avoir vue sur un fond proche, je lui tourne le dos et repars dans l’autre sens en agitant mes palmes. 

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